En programmation de l’émission du Magazine radio In situ du 16 mai 2018, un retour du chroniqueur Pierre Archambault et de l’animatrice Chantal L’Heureux sur le film Gauguin/Voyage de Tahiti, vu lors de l’avant-première au Musée des Beaux-Arts de Montréal.
Ce film d’Édouard Deluc est centré sur une période de la vie du peintre, soit son premier voyage à Tahiti en 1891 et puise dans le carnet de voyage tenu par le peintre. Il fait une place importante à la relation du peintre avec la jeune femme de sa vie (Tehura) qu’il rencontrera à l’âge de 13 ans et qui deviendra sa muse. Le film a le mérite d’avoir fait appel à un grand nombre de figurants tahitiens qui évoluent dans l’univers du peintre. Les paysages magnifiques sont omniprésents et envoûtants, voire envahissants et étouffants, à l’image de l’artiste trouble et tourmenté qu’a été Gauguin. Vincent Cassel, transformé et l’actrice choisie pour la muse de Gauguin (Tuhai Adams) offrent un jeu convaincant et à certains moments fort inspiré.
Toutefois, ce choix du cinéaste et les nombreux éléments introduits nous font perdre de vue la démarche artistique de Gauguin et la réflexion sous-jacente, sur lesquelles le peintre s’exprime peu et qui sont à peine abordées en début de film, alors qu’il se trouve encore à Paris. Au final, le quotidien vécu sur l’île par Gauguin et la misère matérielle et morale qui l’affligent sont au premier plan. Plus que Gauguin, cette Tahiti de l’époque du colonialisme, peu après la mort du dernier roi maori, s’avère être l’aspect principal et le plus intense du film.
Ce film qui a été plutôt mal accueilli par la critique outre-mer, est tout de même recommandé, mais avec des réserves, car son approche naturaliste et la vision du peintre transmise nous déstabilisent.
LA SORTIE DU FILM EN SALLE AURA LIEU LE 25 MAI 2018.
Pour en savoir plus, vous pouvez écouter le retour diffusé à Radio Centre-ville, en cliquant le lien plus bas
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